Les pharmacies, en tant que commerces de proximité mêlant santé, produits de valeur et argent liquide, représentent une cible de choix pour les voleurs. Si l’image de la pharmacie est souvent associée à la sécurité et à la bienveillance, les malfaiteurs, eux, y voient une opportunité. Leurs méthodes sont variées, parfois organisées, et souvent difficiles à détecter sans vigilance. Voici un panorama des principaux modes opératoires et des solutions concrètes pour s’en prémunir.
Le vol à l’étalage : discret mais fréquent
C’est le mode opératoire le plus courant, et sans doute le plus insidieux. Dans la plupart des cas, les voleurs ciblent les produits en libre accès, notamment ceux qui se revendent facilement et discrètement : cosmétiques, laits infantiles, huiles essentielles, compléments alimentaires ou encore crèmes dermatologiques haut de gamme.
Les individus agissent seuls ou en binôme. La méthode la plus classique reste la diversion : pendant qu’un complice engage une longue conversation avec un membre du personnel, l’autre dérobe discrètement les produits visés. D’autres utilisent des sacs à double fond, des manteaux adaptés ou profitent simplement d’un moment d’inattention. Parfois, les voleurs opèrent en petits groupes, avec un guetteur positionné à l’entrée pour alerter en cas de danger.
Ce type de vol est particulièrement fréquent dans les pharmacies de centre-ville ou celles situées à proximité de grandes zones commerciales.
Voici le top 5 des articles les plus ciblés par les voleurs :
1. Produits de beauté : crèmes et sérums
Les rayons cosmétiques restent parmi les plus vulnérables. Crèmes anti-âge, sérums haut de gamme… ces soins coûteux attirent une clientèle variée. Leur format compact – petits pots ou flacons – facilite grandement une dissimulation rapide dans un sac ou une poche.
2. Lait infantile
Très prisé pour sa valeur marchande et la demande continue qu’il suscite, le lait infantile figure en bonne place dans la liste des produits les plus volés. Son prix élevé et son utilité universelle en font une cible privilégiée pour la revente.
3. Médicaments en libre accès
Qu’il s’agisse d’homéopathie, de phytothérapie ou d’huiles essentielles, les médicaments sans ordonnance sont souvent installés en tête de gondole. Leur petit conditionnement et leur usage courant en font des proies faciles.
4. Maquillage
Rouges à lèvres, vernis et produits de maquillage bio cumulent tous les facteurs de risque : faible encombrement, popularité, valeur relativement élevée et facilité de revente. Ils demeurent des incontournables des vols en pharmacie.
5. Compléments alimentaires
En plein essor, les compléments alimentaires – vitamines, gélules, sirops – suscitent eux aussi la convoitise. Conditionnés dans de petites boîtes ou flacons, ils peuvent disparaître en un instant.
Le vol interne : quand la menace vient de l’intérieur
Moins visible et parfois plus délicat à gérer, le vol commis par un membre de l’équipe peut pourtant entraîner des pertes importantes. Il peut s’agir de détournements de produits coûteux ou très demandés, d’irrégularités dans les encaissements, voire de prélèvements directs dans la caisse.
Ces situations restent heureusement marginales, mais il est important d’en être conscient et de mettre en place des contrôles adaptés. Les inventaires réguliers, le suivi rigoureux des stocks et la limitation de l’accès aux réserves permettent de limiter ce risque, tout en maintenant un climat de confiance au sein de l’équipe.
Le vol par effraction : la menace nocturne
En dehors des heures d’ouverture, certaines pharmacies deviennent la cible de cambriolages organisés. Les malfaiteurs s’introduisent en forçant les accès (portes, rideaux métalliques, fenêtres) dans le but de :
- S’emparer de médicaments recherchés, notamment les psychotropes ou les opioïdes,
- Dérober l’argent laissé dans la caisse,
- Voler du matériel informatique (ordinateurs, terminaux de paiement).
Ces actes sont parfois commis par des individus isolés, mais aussi par des bandes organisées opérant à l’échelle régionale.
Anticiper pour mieux se protéger
Face à ces risques variés, la meilleure défense reste l’anticipation et l’organisation. Installer un système de vidéosurveillance visible, un portique antivol, former régulièrement l’équipe aux comportements suspects, sécuriser les accès sensibles et veiller à la bonne gestion des stocks sont autant de mesures qui limitent les vulnérabilités.
Au-delà de l’équipement, la coopération entre professionnels est essentielle. Échanger régulièrement avec les autres pharmacies du quartier, partager les informations sur les repérages suspects et maintenir un lien avec les forces de l’ordre locales permet de créer un environnement plus sûr.
Conclusion
La sécurité en pharmacie ne repose pas uniquement sur des dispositifs matériels. Elle résulte d’une combinaison entre vigilance, formation, organisation et collaboration. En comprenant les méthodes employées par les voleurs et en mettant en place des mesures adaptées, les pharmaciens peuvent protéger efficacement leur établissement, leur équipe et leur clientèle.