Une technologie née dans les années 1960
LLe concept de portique antivol trouve ses racines dans les années 1960, une période marquée par l’essor de la grande distribution et une hausse du vol à l’étalage.
En 1964, Ronald Assaf, propriétaire d’un magasin, se plaint de ne pas disposer d’un système capable de signaler automatiquement les vols. Son cousin, Jack Welch, ingénieur de formation, entend la remarque et se met aussitôt au travail. Quelques jours plus tard, il revient avec un premier prototype de portique antivol fonctionnel. Cet épisode donnera naissance à l’entreprise Sensormatic, qui deviendra par la suite l’un des leaders mondiaux de la sécurité électronique en magasin.
Deux ans plus tard, en 1966, un nouveau jalon est posé. Arthur J. Minasy, alors chercheur à l’Université de New York remarque que les commerces ont besoin d’un moyen automatisé pour détecter les articles non payés. Il dépose le tout premier brevet officiel pour un système complet d’antivol électronique. Ce système initial fonctionnait sur un principe électromagnétique : une étiquette métallique résonnait lorsqu’elle passait dans un champ électromagnétique entre deux portiques. Il fonde peu après la société Knogo Corporation, considérée comme la première entreprise spécialisée dans les systèmes de surveillance électronique des articles (EAS). Minasy est aujourd’hui considéré comme le véritable « père » de l’antivol moderne.

Des progrès constants
Au fil des décennies, la technologie EAS s’est perfectionnée. Les systèmes se sont diversifiés pour intégrer, en plus de la radiofréquence, la technologie acousto-magnétique (AM), qui offre une détection plus fiable, notamment dans les environnements où la présence de métal ou d’autres interférences pouvait poser problème. Ces innovations ont permis de réduire considérablement les faux positifs, d’améliorer la portée de détection et de simplifier l’installation des portiques.
Les étiquettes elles-mêmes ont évolué : plus discrètes, plus légères, parfois intégrées directement à l’emballage ou même désactivables à distance, elles s’adaptent à une large variété de produits, des vêtements aux appareils électroniques.
Une adoption mondiale
Aujourd’hui, les systèmes EAS sont devenus un standard dans la distribution. Grandes surfaces, boutiques de mode, pharmacies, magasins de high-tech ou librairies : tous utilisent ces portiques pour protéger leurs marchandises et rassurer les équipes en magasin. Outre la réduction du vol, ces dispositifs participent à une meilleure gestion des stocks et permettent aux commerçants de proposer un libre-accès plus convivial aux produits, améliorant ainsi l’expérience d’achat des clients.
En un peu plus d’un demi-siècle, une simple idée née d’une conversation familiale a donc donné naissance à une industrie mondiale, transformant durablement la manière dont les commerces assurent la sécurité de leurs biens.